Trois questions à… Pascal Allizard, Sénateur du Calvados

Pascal Allizard, Sénateur du Calvados, nous a fait l’honneur d’accepter d’inaugurer notre nouvelle rubrique intitulée « Trois questions à… » et nous l’en remercions vivement. Figure incontournable du paysage politique du département du Calvados qu’il aime tant et fidèle Compagnon toujours à nos côtés lors des activités de Fidélité Gaulliste de Normandie, nous vous laissons découvrir l’entretien réalisé avec ce dernier le 21 février 2022.

 

  • Pouvez-vous nous rappeler votre parcours électif et les principaux dossiers sur lesquels vous êtes engagés en ce moment ?

 

Mon parcours est d’abord celui d’un élu local engagé pour son territoire. Elu maire-adjoint de Condé-sur-Noireau en 1989, j’en suis devenu le maire en 1995, fonction exercée jusqu’en 2017, avec en complément la Présidence de Condé Intercom de 2000 à 2016. J’ai également été élu conseiller général en 1998 du canton de Condé-sur-Noireau tel qu’il était alors, fonction que j’ai laissé en 2014 lors de ma première élection au Sénat. J’ai « piloté » les finances du département comme Rapporteur général du Budget de 1998 à 2011 puis comme Président de la Commission des finances de 2011 à 2014. J’ai également présidé l’agence de développement économique de 2002 à 2014.

J’ai été réélu sénateur du Calvados en 2020, mandat unique à ce jour, exercé à temps complet, entre Paris et le département du Calvados. Je suis nommé vice-président à la commission des Affaires étrangère, de la défense et des forces armées, membre de la commission des affaires européennes, également de la délégation française à l’assemblée parlementaire de l’OSCE dont je suis l’un des vice-présidents.

Sur le département, j’entreprends depuis le début de la crise sanitaire un tour du Calvados, avec l’appui des maires, pour des visites de territoires qui me permettent d’aller au plus près des acteurs de la vie économique et sociale. Comment chacun a vécu et vit cette crise, les difficultés et conséquences, les interventions possibles pour régler tel ou tel problème. Mieux connaître pour mieux décider est un peu mon leitmotiv.

Au Sénat, ma mission est essentiellement liée à la Défense nationale et aux affaires étrangères. Depuis mon arrivée au sein de la Haute Assemblée, j’ai produit 28 rapports parlementaires, dont pour exemple deux sur la Chine, la montée en puissance des Routes de la Soie en 2018 et les possibles réponses de l’Europe à la Chine, publié l’an dernier. Au titre de la Défense et dans le cadre de la Loi de Finances annuelle, je suis rapporteur du programme 144, autrement dit les aspects budgétaires consacrés aux activités des services de Renseignement, le financement des études en amont du lancement de programmes d’armement, l’innovation ainsi que les activités internationales du ministère de la Défense.

Bien évidemment, l’actualité internationale et les points de tension (pour exemple l’Ukraine ou le Mali) sont au cœur de nos réflexions et interrogations faites au Gouvernement.

 

  • Pour vous, quel sens y a-t-il à commémorer De Gaulle aujourd’hui ?

Il y a en premier lieu un intérêt pédagogique et historique, tel que nous le concevons au sens devoir de mémoire, hommage aux Grands hommes, ici Charles de Gaulle et ses compagnons, rappel précis de l’Histoire et des faits historiques, en l’occurrence un concours à son enseignement par le prisme d’un parcours et d’une pensée. Enfant, puis adolescent, j’ai toujours eu la passion de l’histoire de France, de sa grandeur et sa responsabilité particulière dans notre vaste monde. Ce temps consacré aux séquences mémorielles, l’élaboration précise de leur contenu sont essentiels.  Ils le sont d’autant plus où chacun peut assister à des tentatives de récupération voire d’usurpation de la pensée gaulliste. Commémorer De Gaulle aujourd’hui est donc également à mon sens un éclairage sur des principes de gouvernance et de pensée sociale à ne pas oublier.

 

  • Quelle est votre vision du Gaullisme en 2022 et sa place dans le débat public ?

Mes études supérieures en sciences économiques et gestion ainsi que ma carrière professionnelle dans l’industrie avec une forte ouverture à l’international m’ont appris la nécessité politique des grands équilibres économiques et sociaux et surtout les limites de la mondialisation à outrance.

Des expériences professionnelles mais aussi d’élu local m’ont profondément marqué et conduit à évoluer dans ma réflexion politique. Et pour moi, quand c’est difficile, c’est à la France que je pense.

Notre Pays doit préserver sa souveraineté et son libre arbitre, ce qui n’est pas antinomique avec une forte présence dans des instances de coopération régionales ou internationales. Nous devons aussi préserver notre capacité à discuter avec tous nos partenaires, librement et avec le discernement que nous estimons nécessaire. La France peut être un allié, un allié fidèle et fiable, mais en aucun cas un vassal.

Ce sont ces convictions personnelles, cette vision « de droite » avec une conscience sociale marquée, liées à ma lecture et mon attachement au Gaullisme, que je place au cœur de mes engagements et de mes responsabilités internationales pour le Sénat.

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Photo de Pascal Allizard prise à Bayeux le 14 juin 2021 (crédits Claude Marchetti).

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