(crédit Benoît VEREL, préfecture du Calvados).

Dans le cadre de l’année de GAULLE, la prise d’armes du 14 juillet 2020 à Caen fut notamment l’occasion de rendre hommage au Chef de la France Libre à travers la lecture de son émouvant discours prononcé à la BBC le 13 juillet 1940.

 Merci à M. Philippe COURT, Préfet du Calvados, d’avoir permis ce temps mémoriel gaullien qui avait toute sa place et sa légitimité dans le cadre de cette manifestation essentiellement dédiée aux soignants et à celles et ceux qui furent particulièrement mobilisés durant la crise sanitaire.

 Encore une fois, le message gaullien nous donne des clés de compréhension éminemment modernes et constitue une source d’ardeurs nouvelles pour les nouvelles générations.

 Voici le texte de ce discours du 13 juillet 1940 lu par Franck LECONTE, au nom du comité Fidélité Gaulliste : 

 « Ce soir, veille du 14 juillet, il n’est pas une pensée française qui ne soit pour la France seule. 

Non pas, bien entendu, que nous devions nous tenir plongés dans l’affliction, ni nous ensevelir dans la résignation. Cet excès de douleur et cet abandon feraient le jeu de nos ennemis. 

Le slogan d’une France pécheresse, justement punie de ses fautes et qui court à l’expiation, voilà qui convient tout à fait à nos vainqueurs du moment. Voilà qui répond trop bien aux remords et aux intérêts de ceux qui ont capitulé.

Certes, un jour, la France libérée punira les responsables de ses désastres et les artisans de sa servitude. Mais, pour l’instant, il ne s’agit pas de cela. 

Pour l’instant, il s’agit de faire tout le possible, activement ou passivement, pour que l’ennemi soit battu. Qu’il le soit et nous renaîtrons, qu’il ne le soit pas et chaque jour, il nous brisera, nous pillera, nous étouffera davantage. 

Prétendre que la France puisse être et demeurer la France sous la botte d’Hitler et le sabot de Mussolini, c’est de la sénilité ou de la trahison. 

Et c’est encore de la sénilité ou bien de la trahison que de prétendre que la guerre est une entreprise désespérée. Ceux qui le disent à la France, à supposer qu’ils le disent de bonne foi, prouvent qu’ils n’ont rien compris au monde tel qu’il est. 

Le monde ne se limite pas au champ de bataille sur lequel l’incompréhension de nos chefs nous livra sans moyens à la force mécanique allemande. 

Le monde comprend une Europe où nos alliés anglais qui, déjà, tiennent les mers et commencent à dominer le ciel, se renforcent chaque jour. Le monde comprend une Afrique, une Asie, une Amérique pleine d’immenses possibilités.

Oui, l’ennemi a réussi à réduire plusieurs de ses voisins immédiats. Mais chaque pas en avant le met devant une tâche plus dure. La France, même partagée, même pillée, même livrée, n’a pas à jouer perdu. 

Eh bien ! Puisque ceux qui avaient le devoir de manier l’épée de la France l’ont laissé tomber, brisée, moi, j’ai ramassé le tronçon du glaive. 

Je suis en mesure d’annoncer qu’il existe déjà, sous mes ordres, une force militaire appréciable, capable de combattre à tout instant sur terre, dans les airs et sur mer. J’ajoute que cette force augmente tous les jours et je veux que l’on sache de quelle magnifique qualité est la jeunesse française qui accourt s’y engager. 

Il n’y a pas à douter une seconde que cette force ira en croissant au fur et à mesure de la guerre. 

Français ! Sachez-le, vous avez encore une armée de combat. 

Si donc le 14 juillet 1940 est un jour de deuil pour la Patrie, ce doit être, en même temps, une journée de sourde espérance. Oui, la victoire sera remportée. Et elle le sera, j’en réponds, avec le concours des armes de la France ! ».

 

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