Nos chères et fidèles adhérentes Claude Delente épouse Glasson et Joëlle Delente, épouse Pignet, peuvent être légitimement fières de leur ascendance, Robert et Gilberte Delente, unis dans la vie et dans la lutte totale contre l’Occupant nazi.

Né le 23 octobre 1908 à La-Ferté-Macé (Orne), Robert Delente épouse le 27 février 1934 à Paris Gilberte Befort, née le 27 juin 1910 à Amiens (Somme).

Le couple s’installe la même année à Bayeux où Robert exerce la profession d’avoué ; le 13 juin 1939 naît Claude, la première des enfants du couple.

Ardent patriote qui n’admet pas la défaite et la voie de la collaboration, Robert Delente apporte son concours à la Résistance dès 1941.

Au début de l’année suivante, c’est Pierre Harivel, agent d’assurances à Caen, répondant au pseudonyme de « Pradel » dans la Résistance (l’intéressé sera déporté le 1er septembre 1944 à Neuengamme, où il décèdera le 19 janvier 1945) qui le présente à Marcel Girard dit « Moreau », chef de la région « M » de l’Organisation civile et militaire (OCM), qui regroupait 14 départements de l’Ouest.

C’est le 1er juin 1942, sous le pseudonyme de « De Magny », qu’il intègre logiquement le réseau « Centurie » en qualité d’agent P.1. On lui confie alors les fonctions de chef du secteur de Bayeux de « Centurie » au sein duquel il est chargé des groupes paramilitaires au titre de l’OCM. Secondé par son clerc, Jean Guérin ainsi que Guillaume Mercader, il met en place une structure qui regroupe près de 300 agents sur l’ensemble du territoire du Bessin. Ce faisant, des renseignements de tout premier ordre sont transmis aux services alliés ; ceux-ci s’avéreront essentiels dans la perspective du Débarquement dans cette région éminemment stratégique pour la suite de la guerre.

En décembre 1943, absent de son domicile bayeusain, Robert Delente échappe de justesse à une rafle qui touche l’Organisation. Accompagné de Jean Guérin, il n’a alors pas d’autre solution que de s’enfuir, laissant la conduite des opérations pour le secteur du Bessin à Guillaume Mercader.

Egalement Résistante depuis le 1er juin 1942 au sein du réseau Centurie en qualité d’agent P.1 comme son mari, Gilberte Delente manifeste une activité intense à partir de 1943. Il faut dire que son patriotisme n’a rien à envier à celui de son époux : pupille de la Nation d’un père mort pour la France le 12 octobre 1914, elle a été élevée dans l’amour de la Patrie et le sens du devoir.

Au titre de ses nombreuses activités résistantes, Gilberte Delente fait parvenir à Londres d’importants renseignements sur les défenses portuaires de Port-en-Bessin.

Arrêtée par la Gestapo à la place de son époux, elle fait preuve d’un extraordinaire sang-froid  et d’un immense courage dans ces circonstances dramatiques et réussit à le faire prévenir ; en dépit des coups et des menaces de sévices pesant sur la personne de sa fille, Claude, elle tient tête aux interrogatoires.

Finalement relâchée le 4 février 1944 en raison qu’elle est enceinte, elle reprend son activité clandestine sans hésiter un seul instant, partageant la vie des Forces Françaises de l’Intérieur et assurant les liaisons de l’Etat-major régional ainsi que le ravitaillement.

Arrivée en Bretagne, elle assure en juillet 1944 une liaison avec Paris d’où elle revient avec tout l’équipement complet d’une salle d’opération et des pansements qui serviront à soigner de nombreux combattants. Elle installe un hôpital clandestin à Maure-de-Bretagne, où elle œuvre sans relâche. Tantôt agent de liaison, tantôt infirmière, elle mène une action déterminante entre la poche de Lorient et le Ministère de la Santé publique.

Après la libération du secteur, elle est chargée des fonctions d’inspectrice du service social de la Résistance dans les quatre départements bretons.

De son côté Robert Delente n’est pas resté inactif depuis qu’il a dû partir se réfugier à Paris. Il travaille d’abord aux renseignements puis est nommé chef du 4° Bureau (armement – parachutages) de l’Etat-major FFI de la région « M ».

Après l’arrestation du Général Audibert, Commandant de la subdivision « M2 », Marcel Girard le nomme commandant par intérim de cette subdivision qui couvre les départements d’Ile-et-Vilaine, des Côtes-du-Nord, du Morbihan et du Finistère.

A plusieurs reprises, Robert Delente vient se réfugier quelques jours chez sa mère, à La-Ferté-Macé, pour échapper aux recherches de la Gestapo, laquelle se fait de plus en plus menaçante.

Peu avant le Débarquement, il est envoyé en Bretagne, où se trouve son épouse et participe aux opérations militaires dès le 6 juin 1944 en liaison avec les parachutistes S.A.S du Colonel Bourgoin, Compagnon de la Libération.

Après les combats, il sera affecté à la Direction des personnels au Ministère de la Guerre du 15 octobre 1944 au 1er décembre 1945 et finalement démobilisé le 31 décembre 1945 avec le grade de colonel des FFI.

La paix revenue, l’héroïsme et le courage de ce couple résistant seront reconnus par la République renaissante.

Déjà titulaire d’une citation, Gilberte Delente est une deuxième fois citée par le Général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République Française, qui lui attribue la croix de guerre 1939-1945 avec palme le 3 août 1945. L’intéressée se voit également décerner la médaille de la Résistance. Plus de 20 ans après le Débarquement, le 9 novembre 1964, la croix de chevalier de la Légion d’Honneur lui est enfin remise par Léonard Gille, vice-président du Conseil général du Calvados, Commandeur de la Légion d’Honneur et ancien président du Comité départemental de Libération du Calvados.

Robert Delente sera quant à lui également cité avec attribution de la croix de la Guerre 1939-1945 et obtiendra la médaille de la Résistance. Il recevra lui aussi la Légion d’Honneur.

De 1945 à 1949, il est élu Conseiller général du canton de Trévières sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF).

Gilberte Delente s’éteint le 22 mars 1965 à Bayeux. Retiré à Cagnes-sur-Mer (Alpes Maritimes), Robert Delente y décède 25 ans plus tard, le 7 octobre 1990.

Le patriotisme, l’audace et l’immense courage de Robert et Gilberte Delente forcent aujourd’hui notre admiration.

Dans les années les plus sombres de notre histoire, ils ont été le vrai visage de la France.

Les Compagnons de Fidélité Gaulliste s’inclinent respectueusement devant leur glorieuse mémoire et saluent chaleureusement et affectueusement leurs trois filles, Claude, Joëlle et Martine, dignes héritières des hautes valeurs morales et civiques familiales.

Crédits photos : Famille Delente.

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  • Robert Delente;
  • Gilberte Delente;
  • Citation de Gilberte Delente à l’ordre de l’Armée signée Charles de Gaulle, Président du GPRF, le 3 août 1945.
  • Croquis de Robert Delente à la fin de la guerre.
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