Le samedi 25 avril, une délégation de six Compagnons de Fidélité Gaulliste de Normandie s’est rendue à Luc-sur-Mer, au domicile de notre ami Michel Cherrier, Compagnon des temps héroïques du Gaullisme de guerre, afin de célébrer son 102e anniversaire, en compagnie de son épouse, Eugénie, de deux de ses petits-enfants, Annabelle et Paul, de son arrière-petite-fille, Juliette, de Philippe Chanu, Maire de la commune ainsi que d’amis du couple. Comme à son habitude, notre vénérable Compagnon avait convoqué l’humour et la modestie à ce rendez-vous convivial.
Le comité Fidélité Gaulliste de Normandie est fier et heureux de compter dans ses rangs un homme tel que Michel Cherrier, interné résistant, Français Libre, vétéran du Débarquement de Provence et combattant d’Indochine. Un ouvrage à paraitre, en cours d’écriture par son petit-fils, Paul Cherrier, retracera son passé riche et glorieux et nous inviterons, le moment voulu, tous nos Compagnons à se le procurer.
Né le 23 février 1921 à Dives-sur-Mer, Michel Cherrier travaille à Caen durant l’Occupation, en qualité d’ouvrier boulanger. Ne supportant plus la présence de l’ennemi, le jeune patriote décide de rejoindre le Général de GAULLE et de partir combattre dans les rangs de la France Libre. Après une première tentative qui s’est soldée par un échec un an plus tôt, il quitte Caen par le train au printemps 1942.
Entré clandestinement en Espagne en franchissant seul les Pyrénées sous la neige, sans équipement, sans vêtement adapté et muni d’une hache pour se faire passer pour un bûcheron, il est arrêté par les autorités espagnoles le 17 décembre 1942 et connaît le triste sort des détenus des geôles franquistes. D’abord interné à la prison de Lerida du 17 au 26 décembre puis au camp de Miranda du 27 décembre 1942 au 12 juin 1943, il est finalement placé en résidence surveillée à Madrid à partir du 13 juin 1943 et réussit alors à s’enfuir. Il quitte définitivement l’Espagne de Franco le 25 juin 1943 en vue de rejoindre les troupes gaullistes stationnées en Afrique du Nord.
C’est le 13 juillet 1943 qu’il parvient enfin à s’engager au sein des Forces navales françaises libres (FNFL), au Dépôt de Casablanca ; il y séjourne jusqu’à la fin de l’année 1943.
Le 1er janvier 1944, il est affecté à l’unité marine Norfolk jusqu’au 9 mai de la même année et ensuite embarqué sur le « Marocain » avec lequel il participe au Débarquement de Provence. Il restera affecté sur ce bâtiment jusqu’au 14 avril 1945.
Il sera ensuite affecté sur le croiseur « Suffren » du 1er janvier 1946 au 26 mars 1947 et participera alors à la guerre d’Indochine. A compter du 27 mars 1947, il est basé à Toulon jusqu’au 12 décembre de la même année, date de sa démobilisation.
Revenu à la vie civile, il fonde une famille et travaille sans relâche avec son épouse dans sa boulangerie de Luc-sur-Mer, commune qu’ils habitent encore à ce jour.
Chevalier de la Légion d’Honneur, Michel Cherrier est titulaire d’une dizaine de décorations officielles françaises et fut durant de longues décennies un militant actif des associations du monde combattant : Confédération nationale des internés, évadés de France par l’Espagne, Association des Français Libres, Union nationale des combattants, Fédération nationale des combattants volontaires.
Son parcours est un exemple de droiture, d’abnégation et de modestie. Patriote éclairé et républicain intransigeant, le service de la France aura été pour lui inséparable d’un soutien sans faille apporté au Général de GAULLE.
Comme ce dernier, dans les années les plus sombres de notre histoire, il a su être ferme, pur et fidèle et a gagné au bout de ses peines, la plus grande gloire du monde, celle des Hommes qui n’ont pas cédé.
Le chemin de Michel CHERRIER force le respect ; nous lui renouvelons notre admiration et lui témoignons notre profonde reconnaissance. Il est le vrai visage de la France.
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