Longtemps, les cérémonies commémoratives du 14 juin 1944 ont été animées par la voix familière de Jacques Duchez, retraçant avec minutie les préparatifs, le déroulement et les conséquences de cette journée décisive pour le Général de Gaulle, pour la France et son Peuple.

 Découvrez ci-dessous le récit de notre Président fondateur :

 « Dans la nuit du 4 au 5 juin, les premiers éléments libérateurs arrivent sur le sol de la Mère Patrie. C’est le Bataillon de la France Libre du colonel BOURGOIN, parachutés en Bretagne pour rejoindre nos maquisards déjà en place avant la gigantesque bataille libératrice qui devait se dérouler sur nos plages.

 La lutte et le sacrifice avaient été l’apanage quotidien pendant quatre longues années de centaines de milliers de Français résistants, déportés, fusillés ou victimes civiles des bombardements.

 A l’aube du 6 juin, c’est le déferlement sur nos plages normandes des troupes allées tant attendues. Parmi les premières, les Français du Commando de marine Kieffer à Ouistreham Riva-Bella. Dans la matinée, alors que le canon de la Liberté tonne dans le lointain, la Gestapo commence le massacre de 87 résistants dans les courettes de la prison de Caen.

 A 18 heures, sur les ondes de la BBC, le Général de Gaulle s’adresse au pays :

 « La Bataille suprême est engagée ! Bien entendu, c’est la bataille de la France. Cette bataille, la France va la mener avec fureur. Elle va la mener en bon ordre…

 Le 6 juin, Maurice Schumann, porte-parole de la France Libre débarque avec un Commando anglais sur la plage d’Asnelles comme correspondant de guerre. En fait, il représente le Général de Gaulle en territoire libéré et doit prendre contact avec la Résistance pour préparer la venue du Chef de la France Libre.

 Le 13 juin 1944 au matin, François Coulet est nommé par le Général de Gaulle Commissaire de la République pour les territoires libérés, en attendant que Bourdeau de Fontenay choisi par le Gouvernement et le Conseil national de la Résistance puisse prendre ses fonctions. Celui-ci était bloqué à Rouen, encore occupée.

 Le 14 juin, 4 ans jour pour jour après l’entrée des troupes allemandes à Paris, le Général de Gaulle embarque à bord du Torpilleur « La Combattante » de la France Libre rentrant de mission. Avec lui, 13 de ses proches collaborateurs. Parmi ceux-ci, deux enfants du pays : le Général Koenig, délégué militaire pour le théâtre des opérations nord et Commandant des FFI et le Colonel Hettier de Boislambert, Commandant la Mission Militaire de Liaison Administrative, chargé d’établir le contact avec la population et de contrecarrer l’AMGOTT.

 Le Général de Gaulle remet au torpilleur « La Combattante » la croix de guerre.

 A 12 h 30, le torpilleur jette l’ancre à 1,5 mile devant Courseulles, à l’abri des brise-lames constitués par des bateaux coulés le 6 juin.

 A 13 h 45, le premier Dukw (« canard ») où avaient pris place 9 des 14 arrivants quitte l’élément liquide. La mer étant basse, ils roulent environ 200 mètres avant de gravir la faible pente de la plage, encombrée de convois canadiens en formation.

 Le Dukw stoppe, non loin de notre actuelle croix de Lorraine, à côté d’un groupe de jeeps. Le Colonel Hettier de Boislambert saute le premier pour photographier l’instant historique où le Général foula le sol de la Mère Patrie après quatre années d’absence. Il est certain que tous ressentirent la densité de cet instant : personne ne parle et pas de phrase historique. La République est de retour sur le sol national. Maintenant, il faut établir les représentants de l’Etat républicain.

 Ce retour, le Général de Gaulle l’attend depuis quatre longues années. Pour lui, ce doit être le verdict du Peuple de France sur ce qu’il a fait.

 De par l’accueil que lui firent les populations de Bayeux, d’Isigny et de Grandcamp, le Général de Gaulle arrivé en militaire, en libérateur de la Patrie, repart plébiscité par le Peuple comme étant le seul chef de tous les Français. La preuve est faite, le Peuple français a montré à qui il s’en remet du devoir de les conduire.

 Ce qui déclencha le processus de reconnaissance d’une France souveraine dès le 15 juin de la même année par les Britanniques et le 12 juillet par les Etats-Unis d’Amérique.

 Le 1er août, le Général Leclerc débarque avec sa célèbre 2ème D.B. à Utah Beach, dans les dunes de Varaville.

 Le Général rembarque sur La Combattante vers 21 heures et laisse François Coulet et son adjoint, Laroque, pour mettre en place l’administration civile qui assurera la continuité de l’Etat français issu du Comité Français de Libération Nationale. Il laisse aussi le Commandant Duroc, le Commandant de Courcel, adjoint de François Coulet et le Colonel de Chevigné qui est chargé de rétablir l’armature territoriale de l’armée française.

  Le 16 juin 1946, parlant de cette journée historique, le Général de Gaulle précisa : « C’est ici que sur le sol des ancêtres réapparut l’Etat, l’Etat légitime parce qu’il reposait sur l’intérêt et le sentiment de la Nation ; l’Etat dont la souveraineté réelle avait été transportée du côté de la guerre, de la Liberté et de la Victoire, tandis que la servitude n’en conservait que l’apparence. »

(Passez votre souris sur l’image et cliquez pour lancer le diaporama)

14 juin 1944, le Général va mettre pied à terre (crédit fonds Hettier de Boislambert)

14 juin 1944, le Général s’entretient avec son conducteur écossais, le Major Sanderson (crédit fons Hettier de Boislambert)

14 juin 2016, Jacques Duchez au pied de la croix de Lorraine aux côtés de Jean-Pierre LACHEVRE, Maire de Graye

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