Le 14 juin 2021, au cours de la cérémonie marquant le 77e anniversaire du retour du Général de GAULLE sur le sol métropolitain organisée par le Comité Fidélité Gaulliste, un vibrant hommage a été rendu à notre Compagnon, Michel CHERRIER, à l’occasion de son centième anniversaire, au pied de la croix de Lorraine de Graye/Courseulles, en présence de nombreuses autorités civiles et militaires dont Philippe COURT, Préfet du Calvados, Bertrand BOUYX, député du Calvados, Pascal ALLIZARD, Sénateur du Calvados, Sonia de la PRÔVOTE, Sénatrice du Calvados, Jean-Léonce DUPONT, Président du Conseil départemental, Marc Millet, Conseiller régional, Cédric Nouvelot, Conseiller départemental, Anne-Marie PHILIPPEAUX, Maire de Courseulles-sur-Mer et Pascal THIBERGE, Maire de Graye-sur-Mer. Environ 80 collégiens et lycéens de Bayeux étaient également présents dans le cadre d’un parcours mémoriel organisé par le Trinôme académique ainsi que les élèves de l’école Pat MOORE de Graye-sur-Mer.

Michel CHERRIER a reçu à cette occasion les médailles d’honneur de la ville de Courseulles et de la commune de Graye.

Au cours de l’hommage rendu, Franck LECONTE a prononcé le discours suivant, au nom du Comité Fidélité Gaulliste :

« Il y a du sens à nous réunir aujourd’hui autour de Michel CHERRIER, au pied de notre croix de Lorraine.

Il y a du sens à rendre hommage à cet homme, alors que nous célébrons le 77e anniversaire du retour du Général de GAULLE sur le territoire métropolitain pour y affirmer la place de la France dans sa libération, restaurer la souveraineté nationale et rétablir la légalité républicaine. La France Libre, c’est bien sûr un chef charismatique – Charles de GAULLE – mais ce sont aussi tous ses Compagnons, du plus illustre au plus humble. Ils ont constitué la chevalerie de la Reconquête, ils ont été indivisibles dans l’épreuve, ils demeurent indivisibles dans l’hommage que doit leur rendre la Nation.

Il y a du sens à rappeler le parcours, le patriotisme, le courage, l’esprit de Résistance  de Michel CHERRIER.

Oui, tout cela fait sens.

Pas seulement parce qu’il vient de fêter son 100e anniversaire le 23 février dernier.

Pas seulement parce qu’il est le doyen de nos Compagnons de Fidélité Gaulliste.

Pas seulement parce que c’est un homme exquis, une belle âme, doté par ailleurs d’un humour à toute épreuve.

Non, si tout cela fait sens, c’est aussi et surtout parce que l’histoire de Michel Cherrier illustre à elle seule les valeurs portées et incarnées par le Gaullisme héroïque des temps de guerre, par la Résistance, par la France Libre.

Né en 1921 à DIVES/MER, Michel CHERRIER travaille à Caen durant l’Occupation, en qualité d’ouvrier boulanger. Ne supportant plus la présence de l’ennemi, le jeune patriote décide de rejoindre le Général de GAULLE avec l’objectif de combattre dans les rangs de la France Libre. Après une première tentative qui se soldera par un échec en 1941 – il sera même arrêté par les Allemands en tentant de passer la ligne de démarcation puis par la police française à TOULOUSE – il quitte de nouveau Caen par le train au printemps 1942. C’est sa deuxième tentative.

Entré clandestinement en Espagne en franchissant seul les Pyrénées sous la neige, sans équipement, sans vêtement adapté et muni d’une seule hache pour se faire passer pour un bûcheron, il est arrêté, après 30 heures de marche, par les autorités espagnoles le 17 décembre 1942 et connaît alors le triste sort des détenus des geôles franquistes. D’abord interné à la prison de LERIDA jusqu’au 26 décembre puis au camp de MIRANDA jusqu’au 12 juin 1943, il est finalement placé en résidence surveillée à MADRID mais il réussit à s’enfuir. Il quitte définitivement et sans regret l’Espagne de FRANCO le 25 juin en vue de rejoindre les troupes gaullistes stationnées en Afrique du Nord.

C’est le 13 juillet 1943 qu’il parvient enfin à s’engager au sein des Forces navales françaises libres, au Dépôt de Casablanca ; sa périlleuse résolution prise, dès 1941, est maintenant réalisée. Il appartient à l’Armée de De GAULLE.

Le 1er janvier 1944, il est affecté à l’Unité marine NORFOLK et embarque ensuite sur le torpilleur « Marocain ». C’est alors l’histoire d’un autre débarquement, celui de Provence le 15 août 1944, auquel il participe.

Après le second conflit mondial, il sera ensuite affecté sur le croiseur « Suffren » le 1er janvier 1946 et s’engagera alors dans une autre guerre, celle d’Indochine. Enfin, à compter du 27 mars 1947, il est basé à TOULON jusqu’au 12 décembre de la même année, puis démobilisé.

Revenu à la vie civile, il ne fait pas le choix de se reposer sur ses lauriers. Michel CHERRIER fonde une famille et, fidèle à son tempérament, travaille sans relâche, nuit et jour, aux côtés de son épouse, Gilette, dans sa boulangerie qui devient très rapidement réputée de Luc/Mer, commune qu’ils habitent encore à ce jour.

Chevalier de la Légion d’Honneur, Michel CHERRIER est titulaire d’une dizaine de décorations officielles françaises et fut durant de longues décennies un militant actif des associations du monde combattant : Confédération nationale des internés, évadés de France par l’Espagne, Association des Français Libres, Union nationale des combattants, Fédération nationale des combattants volontaires.

Son parcours est un exemple de courage, de droiture, d’abnégation et de modestie. Patriote éclairé et républicain intransigeant, le service de la France aura été pour lui inséparable d’un soutien sans faille apporté au Général de GAULLE, dans les temps de guerre comme dans les temps de paix. Son gaullisme, tout comme son patriotisme, ne se divise pas.

Comme son chef, Charles de GAULLE, dans les années les plus sombres de notre histoire, Michel CHERRIER a su « être ferme, pur et fidèle et a vu au bout de ses peines, la plus grande gloire du monde, celle des Hommes qui n’ont pas cédé », qui n’ont pas reculé, qui n’ont pas faibli.

Michel CHERRIER, cher Compagnon, votre vie fait sens, votre chemin force le respect ; nous vous renouvelons notre admiration et vous témoignons notre profonde reconnaissance.
A votre place, à votre poste, vous avez été l’un des défenseurs d’une certaine idée de la France et de la dignité de l’Homme.
Vous avez été le vrai visage de la France et vous resterez, pour nous tous, un exemple et une source d’inspiration. »

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