A l’occasion de sa disparition le jeudi 8 septembre 2022 à l’âge de 96 ans, le comité Fidélité Gaulliste Normandie rend hommage à la Souveraine Elisabeth II et s’associe pleinement à la peine du Peuple britannique.

En 1944, tout juste majeure, la Princesse Elisabeth, voulant prendre toute sa part à l’effort de guerre et à la lutte contre l’hydre nazie, rejoint volontairement l’Auxiliary Territorial Service (ATS) – la branche féminine de l’Armée britannique – pour devenir mécanicienne puis conductrice d’ambulances de camions militaires. Les journaux britanniques la surnommeront « Princess Auto Mechanic ». Ce n’est qu’après la Victoire qu’elle retournera auprès de sa famille.

Les Français et parmi eux les Normands peut-être plus encore, se sont toujours passionnés pour la famille royale britannique ; avec malice, le Général de Gaulle avait d’ailleurs déclaré à l’occasion de son voyage présidentiel à Londres en 1960 qu’elle « était notre monarchie de substitution ».

Les Gaullistes quant à eux n’oublient pas les liens forts et particuliers qui unissaient Charles de Gaulle et la famille royale depuis 1940. Le Roi George VI, père d’Elisabeth, fut en effet un soutien sans faille pour le Général et la France Libre, même dans les pires moments, comme en 1943, lorsque le Premier ministre Winston Churchill envisageait de rompre avec la France Libre, comme le lui demandait instamment le Président Roosevelt.

C’est d’ailleurs au cours de son voyage officiel en Grande-Bretagne du 5 au 8 avril 1960 que le Général remit à la Reine la croix de la Libération décernée à titre posthume au Roi George VI, en marque de cette profonde estime et reconnaissance.

Dans ses mémoires d’Espoir, le Général évoque largement la Reine Elisabeth au cours du récit de cette visite : « Nous traversons Londres, elle et moi, dans son carrosse découvert… » et se réjouit de ce que, pour donner le plus grand éclat à la réception donnée à Buckingham Palace, la Reine ait fait, « pour la première fois », tirer un feu d’artifices et que « au milieu des illuminations, elle se tient longuement à mes côtés devant l’énorme foule qui nous acclame sur la place ».

Elisabeth II et le Général, non seulement se comprennent parfaitement mais partagent une même préoccupation quant à l’état du monde. A ses yeux, « aucune personne n’est, plus qu’elle-même, pénétrée des soucis que comporte notre époque bouleversée ».

Au Palais de Buckingham, à l’issue du dîner offert le 5 avril 1960 en son honneur, le Général de Gaulle répond au toast que lui a dressé Sa Gracieuse Majesté :

« Il y a là les preuves éclatantes des liens exceptionnels d’amitié et d’estime qui unissent la Grande-Bretagne et la France. Oui ! ces liens sont exceptionnels. Le Peuple britannique a fait, au moment voulu, c’est-à-dire au plus tragique, ce qu’il fallait pour qu’il en fut définitivement ainsi. Tout entier rassemblé autour de son Roi George VI dont je salue avec émotion la grande mémoire, sous la conduite à jamais glorieuse de Sir Winston Churchill, il a pris à son compte tout le poids de la guerre, à un moment où son propre sort, celui de la France et celui de l’Europe ne dépendaient plus que de lui. Par là même, il a été l’espérance de la France qui venait d’être accablée à l’avant-garde du combat…

Quant à moi, je le dis bien haut, si j’ai, alors, cru pouvoir tenter de détourner la France du désespoir, puis peu à peu de rassembler ses enfants et de ramener ses forces au combat, ce fut grâce à la résistance, à l’exemple et à l’appui de l’Angleterre et du Commonwealth. Il me faut ajouter que, tout au long du drame, les plus précieux encouragements qui m’aient été adressés, ainsi qu’à mes compagnons, me sont venus du Roi lui-même et de la famille royale. Où donc, Madame, mieux qu’en Votre présence, pourrais-je exprimer ce témoignage reconnaissant ?…

Je lève mon verre en l’honneur de Votre Majesté, de Son Altesse Royale le Prince Philip et de leurs enfants.

En l’honneur de Sa Majesté la Reine Mère, de Leurs Altesses Royales et de toute la famille royale.

Je bois à la prospérité du Royaume-Uni et du Commonwealth, au grand et noble peuple britannique, notre allié, notre ami. »

A cours de la visite, la Reine remit au Général la chaine royale de Victoria, qui constitue une marque personnelle de grande estime de la part de la Couronne. Ces chaînes sont toutes numérotées et doivent impérativement revenir dans le giron de la Couronne après le décès de leur récipiendaire. C’est la règle mais celle-ci a souffert d’une exception notable après le décès du Général le 9 novembre 1970, la Reine Elisabeth décidant de laisser cette haute distinction à la famille De Gaulle.

 

 

 

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