La cérémonie caennaise du 9 novembre 2020 marquant le 50e anniversaire du décès du Général de GAULLE a ponctué les manifestations de l’année 2020, année De GAULLE, organisées par le Comité Fidélité Gaulliste.

La commémoration s’est déroulée dans un cadre malheureusement très restreint en raison du contexte sanitaire ; elle n’a réuni que quelques Compagnons autour de M. Philippe COURT, Préfet du Calvados, M. Pascal ALLIZARD, Sénateur du Calvados, Mme Sonia de la PRÔVOTE, Sénatrice du Calvados, Mme Stéphanie YON-COURTIN, Députée européenne, M. Joël BRUNEAU, Maire de Caen ainsi que M. le Délégué militaire départemental du Calvados, M. le commandant adjoint du Groupement de gendarmerie départementale du Calvados et M. le directeur du service départemental de l’ONACVG du Calvados. La Région Normandie et le Département du Calvados ont fait déposer des gerbes en amont de la manifestation mais n’ont pu y être représentées du fait de la jauge maximale autorisée.

 En première phase, Franck LECONTE a tenu à rappeler les noms, symboles de courage et de fierté nationale, des Français Libres et des combattants volontaires de la Résistance qui n’ont pu être présents parmi nous compte tenu du contexte sanitaire : Michel CHERRIER, Bernard DUVAL, Léon GAUTIER, Ferdinand LECOUVEY et Ari WONG KIM. Par la pensée, ces cinq braves du gaullisme héroïque des temps de guerre étaient étroitement associés à l’hommage rendu au Général.

 Jacqueline BARUFFOLO, vice-présidente, a ensuite pris la parole pour prononcer un très émouvant discours d’accueil. Valérie RAPEAUD a ensuite lu un texte écrit par  Paul PERNOD le 10 novembre 1970, intitulé « Mort du Général de GAULLE »; ce document a été retrouvé dans les archives de son père, Michel RAPEAUD, également Compagnon de Fidélité Gaulliste et qualifié de « vrai gaulliste » par son ami Gérard LARCHER. Michel RAPEAUD, entrepreneur, membre du Conseil économique et social et fondateur de l’Institut supérieur de la plasturgie à Alençon, est décédé le 29 novembre 2018 à son domicile ornais.

 Franck LECONTE, vice-président, a ensuite prononcé le dernier discours autour de la modernité des valeurs et des principes du gaullisme.

 L’orchestre d’harmonie caennais « La Fraternelle » a alors interprété de façon magistrale « Drei Equali » de BEETHOVEN, œuvre particulièrement adaptée au contexte de cette manifestation propice au recueillement.

 A l’issue de cette phase musicale, le Père Laurent BERTHOUT, aumônier de Fidélité Gaulliste, a lu des intentions de prières pour le Général de GAULLE, dont la vie fut placée « sous le regard de Dieu », pour reprendre le titre d’un ouvrage signé par Laurent de GAULLE, son petit-neveu et ami de notre Association.

 Enfin, la gerbe de M. le Préfet a été déposée au pied de la stèle de la Place Gambetta (les autres gerbes avaient été pré positionnées en amont de la cérémonie en raison d’un strict protocole sanitaire). A l’issue du dépôt de gerbe, la sonnerie « Aux Morts » puis une vibrante Marseillaise ont retenti.

 Ainsi, en dépit d’une présence très marginale de nos Compagnons liée au contexte sanitaire, l’hommage rendu au Général de GAULLE a pu se dérouler dans la dignité, le respect et l’émotion.

TEXTE DU DISCOURS PRONONCE PAR JACQUELINE BARUFFOLO LE 9 NOVEMBRE 2020 A CAEN :

Général de Gaulle,

Vous devez être surpris de nous voir si peu nombreux aujourd’hui pour cette cérémonie commémorant les 50 ans de votre départ pour un exil définitif. Mais un ennemi, d’une autre nature que ceux que vous avez combattus a envahi notre pays et les résistants et les alliés n’ont pas encore trouvé le moyen de le vaincre et de nous redonner notre liberté. Respectueux des consignes et soucieux de la santé et de la survie de tous les français, vos Compagnons ont accepté, avec tristesse et résignation, de ne pas venir aujourd’hui.

Au nom des Compagnons de Fidélité Gaulliste, je m’adresse à vous en pensant avec émotion à ce 9 novembre1970 où la France est devenue veuve, à ce 12 novembre où 12 adolescents de Colombey vous ont porté auprès de votre chère fille. Depuis ce jour, vous reposez dans cette terre de France pour laquelle vous vous êtes tant battu, afin de nous conserver le droit et le bonheur de vivre libres sur la terre de nos ancêtres.

Vous avez été celui qui a su dire NON, un roi en exil, un prophète inécouté. Votre courage a fait votre grandeur. Vous l’avez démontré un certain jour de juin 1940 alors que la France se perdait et se défaisait de la guerre. Vous avez appliqué vos stratégies de salut pour que la France soit encore aujourd’hui la France.

Le 14 juin 1944, sur le rivage de Graye-Courseulles, vous nous avez rendu notre République que vous aviez préservée intacte pendant quatre longues années. Puis, vous nous avez conduits à la Libération et à la Victoire en nous restituant notre Souveraineté, c’est-à-dire la grandeur de notre Nation.

Vous avez fait la France actuelle en lui donnant de nouvelles institutions, en créant la Constitution de la 5ème République, en permettant aux femmes de s’exprimer par le droit de vote. Nous n’oublierons jamais votre extraordinaire amour de la France et des français, votre total dévouement.

L’année 2020 est baptisée « l’année de Gaulle » puisque c’est l’année du 130ème anniversaire de votre naissance, du 80ème de l’Appel du 18 juin et du 50ème de votre départ. La pandémie qui touche notre pays, votre France, nous a empêchés de lui donner le retentissement que nous avions souhaité. Aujourd’hui, à Caen, comme vous l’avez demandé dans votre testament, il n’y a ni Roi, ni Prince, ni chef d’Etat et malheureusement très peu de Compagnons présents pour se recueillir devant votre stèle. Mais sachez que vous êtes toujours présent pour nous qui ne cessons d’entretenir votre souvenir, de vous prendre en modèle et de transmettre vos valeurs qui resteront celles du Général de Gaulle, donc celles de la France.

TEXTE DU DISCOURS PRONONCE PAR FRANCK LECONTE LE 9 NOVEMBRE 2020 A CAEN

L’année 2020 qui s’achève fut celle d’un triple anniversaire gaullien : celui de la naissance du Général de Gaulle il y a 130 ans, celui de son fameux Appel lancé à la radio de Londres il y a 80 ans et celui de son décès le 9 novembre 1970.

 Aujourd’hui, 9 novembre 2020, 50 ans se sont déjà écoulés depuis que le Général de brigade à titre temporaire qui a sauvé à lui seul l’honneur d’un pays en juin 1940, a quitté le monde des vivants en ayant fait plus que son devoir pour la France et les Français, pour lesquels il se consacra corps et âme, sans jamais hésiter, sans jamais renoncer, sans jamais faiblir.

 Et pourtant, qui peut croire tant son nom est si régulièrement convoqué dans le débat public, tant son ombre de géant plane encore sur la vie politique française, qu’il y a déjà un demi siècle que la France est veuve, un demi siècle que les Français sont orphelins ?

 Aujourd’hui, tout le monde ou presque se réclame de De Gaulle, y compris les héritiers de ceux qui l’ont si rudement combattu ou même ceux qui ont voulu l’assassiner, lui donnant une fois de plus raison post mortem: « Tout le monde a été, est ou sera gaulliste ».

 Pour autant, si Charles de Gaulle n’est plus, son héritage – lequel appartient à tous les Français – est quant à lui encore très présent  dans la France contemporaine et bien vivant dans le cœur des Français.

 D’abord, il nous laisse une République – la 5e – dont l’esquisse a été dévoilée chez nous, à Bayeux en 1946, et qui témoigne de sa nécessaire stabilité, de sa puissante modernité, de sa permanente adaptation aux nombreux défis de demain et surtout, de sa capacité à donner à la Nation un chef légitime qui soit en mesure d’agir tant sur le plan international qu’en ce qui concerne la situation intérieure. Grâce à l’œuvre institutionnelle du Général, la France du 21e siècle dispose ainsi d’un formidable atout permettant de concilier exigence démocratique et nécessaire efficacité indispensables au fonctionnement d’un Etat moderne.

 Cet Etat, l’héritage gaullien l’a voulu fort et respecté car seule la puissance publique est en mesure de porter l’intérêt supérieur du pays, de garantir sa souveraineté et son indépendance et de lui conserver son rang. Cela nécessite une défense nationale de premier plan et une capacité de dissuasion, éléments indispensables à l’affirmation « d’une certaine idée de la France ». Cela implique aussi un effort constant de la Nation, notamment budgétaire, mais aussi l’adhésion de tous ses enfants à son pacte républicain.

 La France voulue par le Général, c’est également une volonté affirmée d’Unité de la République et de Rassemblement de son Peuple. Seules cette Unité et cette obsession du Rassemblement sont de nature à dépasser les clivages, réduire les intérêts partisans et limiter l’influence des chapelles de toutes sortes. Dans cette vision de la Nation, les séparatismes et les replis identitaires n’ont évidemment pas leur place.

 Le Général nous transmet également une philosophie, celle de l’action, du courage et de l’effort. Ses écrits, ses paroles, ses actes nous enseignent que rien n’est jamais perdu d’avance et que la volonté de quelques uns – hommes de conviction et de tempérament – peut changer le cours des choses, en toutes circonstances. Philosophie qui repose aussi sur une vigilance constante car la survie d’une Nation et la liberté de son Peuple ne sont jamais acquises mais procèdent d’une lutte permanente, d’une obstination à «viser haut, voir grand, juger large, tranchant ainsi avec le commun qui se débat dans d’étroites lisières».

 Il nous lègue enfin l’espoir et je dirais même l’espérance tant son ambition pour la République est teintée de spiritualité. Son combat pour un idéal à travers les réalités est celui de la France éternelle qui veut continuer à écrire son histoire et influencer celle de la vieille Europe mais aussi à inspirer les Peuples, partout dans le monde, en quête de liberté, de dignité et de progrès. « En notre temps, la seule querelle qui vaille est bien celle de l’Homme. C’est l’Homme qu’il s’agit de sauver, de faire vivre et de développer ».

 Voilà en quelques mots, l’héritage gaulliste : un Etat respecté, un patriotisme éclairé, un Peuple rassemblé, une exigence nationale, un humanisme affirmé, une volonté collective.

 Si 2020 est à plus d’un titre, une année marquée par la commémoration gaullienne, puissions nous agir, chacun à notre place, chacun selon nos possibilités, pour sauvegarder et transmettre l’œuvre du Général afin qu’elle soit toujours une source d’inspiration et d’ardeurs nouvelles pour les jeunes générations et que le monde qui se dessine soit celui du renouveau de l’idéal gaulliste.

 Assurément, le Gaullisme n’est pas une nostalgie française, il doit être une ambition renouvelée pour la République, le chemin de sa grandeur, un rêve national, à portée de main 

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  • Crédits photos Claude MARCHETTI
  • Photo Hommage aux Morts :Photo Marseillaise :
  • Photo de la stèle avec les gerbes des autorités :
  • Photo salut au porte-drapeau de Fidélité Gaulliste, Yann VAUGEOIS :
  • Photo de notre trésorier, Claude BARUFFOLO :
  • Photo de notre Compagnon, Patrice HEBUTERNE, Président du comité de coordination des associations patriotiques de la Ville de Caen :
  • Photo de notre Compagnon, Michel COURS MACH, Président de la section départementale du Calvados de l’Association nationale des membres de l’Ordre national du Mérite :
  • Photo de Michel COURS-MACH, Franck LECONTE, Claude et Jacqueline BARUFFOLO :
  • Photo de Jacqueline BARUFFOLO et du père Laurent BERTHOUT
  • Photo de nos, Compagnons Claude et Jacqueline BARUFFOLO
  • Photo du lieutenant-colonel Jean-Philippe VIDAL et de Franck LECONTE
  • Photo de notre Compagnon, le Sénateur Pascal ALLIZARD
  • Photo des gerbes déposées
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