Aujourd’hui, 27 octobre 2022, un grand Monsieur fête ses 100 ans.

Léon Gautier, le dernier des 177 commandos Kieffer qui ont contribué pour une très large part à la restauration de l’honneur français et à la libération du territoire national, vient de souffler sa centième bougie ! Formidable exploit pour celui qui avait été, par ordre du Führer, condamné à mort à 20 ans en sa qualité de commando et qui a participé en première ligne à la totalité du Débarquement et de la bataille de Normandie sans jamais être relevé.

Immense respect pour Léon Gautier, Français Libre de la première heure, Léon Gautier, combattant de la Liberté, Léon Gautier, Homme d’Honneur et d’engagements, Léon Gautier, humaniste et passeur de mémoire dont la modestie n’a d’égale que le courage.

Une délégation de Compagnons de Fidélité Gaulliste de Normandie était bien évidemment présente autour de celui qui fut l’un des tout premiers à rallier le Général de Gaulle.

  

La cérémonie marquant les 100 ans

A la demande de Léon Gautier, la cérémonie organisée pour son centième anniversaire a été délibérément modeste et inscrite dans un cadre privé. Pour autant, l’émotion était au rendez-vous.

Après une intervention de Romain Bail, maire de Ouistreham-Riva-Bella et l’inauguration de la plaque posée devant l’olivier centenaire planté à l’occasion du centième anniversaire de Léon Gautier, aux abords de la stèle des Commandos inaugurée en 1984, une magnifique réception organisée au casino de Ouistreham a réuni quelques autorités locales et départementales, les membres de la famille et des amis de notre illustre vétéran, dont le richissime parcours est rappelé de manière très synthétique ci-dessous.

Léon Gautier est né à Rennes le 27 octobre 1922. Il est apprenti carrossier lorsque la guerre éclate en 1939.

L’engagement précoce

En février 1940, alors qu’il n’a que 17 ans, il choisit de s’engager dans la marine, la seule arme qui peut l’accepter compte tenu de son jeune âge. Il embarque alors à bord du Courbet qui a pour mission de défendre les ports de Cherbourg et Carentan en tirant sur les convois allemands. Puis le 20 juin 1940, le Courbet rejoint l’Angleterre.

Apprenant par la radio l’existence d’une troupe française commandée par le Général de Gaulle, il part à Londres le 13 juillet 1940 avec deux camarades afin de rallier la France Libre.

Les combats de la France Libre

A partir de juillet 1940, affecté sur le navire de commerce le Gallois, il participe à des missions en Atlantique. Au retour de l’une d’entre elles, le convoi est attaqué par des U-Boats ; des bateaux sont coulés et beaucoup de leurs marins sont noyés. En 1941, il embarque sur le sous-marin le Surcouf et prend part à des missions en Afrique, au Liban et en Syrie. Puis en 1943, il se porte volontaire pour intégrer les commandos en cours de constitution sous les ordres du commandant Philippe Kieffer. Il subit le dur entraînement des commandos au centre d’Achnacarry en Ecosse pendant plusieurs semaines.

Mis au secret dans un camp une semaine avant le Débarquement tant attendu, le commandant Kieffer prévient ses hommes : « il n’y a peut-être pas dix d’entre vous qui reviendront. Celui qui ne veut pas y aller peut très bien ne pas débarquer, je ne lui en voudrai pas ». Ils sont tous restés.

Le 6 juin 1944, Léon Gautier débarque sur la plage de Colleville-sur-Orne avec ses 176 compagnons du n° 4 Commando ; mission des hommes de Kieffer : prendre le central téléphonique de Ouistreham, les écluses et le casino puis rejoindre les parachutistes de la 6e Airborne sur les ponts du canal de l’Orne, dont le désormais mythique Pegasus Bridge. Mission accomplie au soir du 6 juin mais le Commando a déjà perdu un quart de ses effectifs.

Léon participera à la totalité de la bataille de Normandie, soit près de 80 jours sans jamais être relevé.

Les combats continuent ensuite dans l’Eure. Fin août, les Allemands passent la Seine et les commandos sont rapatriés sur l’Angleterre.

Le retour à la vie civile

Démobilisé après la Victoire en 1945, Léon Gautier se marie avec Dorothy Banks, une britannique, engagée dans le corps des transmissions et victime de la guerre, avec laquelle il s’était fiancé en 1943. Le couple s’installe dans un premier temps en France où Léon travaille dans une entreprise de carrosserie puis en Angleterre et ensuite au Cameroun et au Biafra pour le Comptoir français d’Afrique occidentale pendant sept ans. Après avoir repris des études, notamment juridiques, il achève sa carrière professionnelle dans l’Oise dans l’expertise automobile.

Il vit aujourd’hui avec l’une de ses filles, Jacqueline, non loin de l’endroit où il a débarqué et s’est occupé durant très longtemps de la gestion du Musée du n° 4 Commando à Ouistreham ainsi que de l’Amicale des anciens du Commando Kieffer dont il fut le dynamique Président.

Infatigable militant de la mémoire, il a témoigné de façon très régulière et offert aux innombrables scolaires rencontrés un magnifique exemple de courage et d’engagement citoyen.

Le 6 juin 2014, Léon Gautier fut au cœur de la scénographie de la cérémonie internationale marquant le 70e anniversaire du Débarquement, à Ouistreham, laquelle a été suivie par plus d’un milliard de téléspectateurs.           

Décorations

Léon Gautier est notamment titulaire des décorations suivantes :

Grand Officier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur

Médaille militaire

Croix de Guerre 1939-1945

Médaille de la Résistance

Croix du combattant volontaire de la Résistance

Croix du combattant volontaire 1939-1945

Croix du combattant

Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques

Médaille commémorative des services dans la France Libre

Médaille de reconnaissance de la Nation

Médaille commémorative 1939-1945

Member of the British Empire

Crédits photos : préfecture du Calvados – mairie de Ouistreham – Franck Leconte

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