Adolescent, Jacques DUCHEZ participe aux côtés de son père et de sa mère, René et Odette DUCHEZ, à la Résistance à Caen en qualité d’agent de liaison de 1943 à 1944. C’est dès 1940 que ses parents prennent part aux débuts de la Résistance, d’abord au sein de l’Armée des Volontaires, puis au sein de l’Organisation Civile et Militaire (OCM) à partir de 1942. En 1943, son père est chargé du 2e Bureau (renseignements) de la zone M1 du réseau Centurie ayant sa femme pour adjointe.
Dès ses 15 ans, sous le pseudonyme de « Facteur », Jacques DUCHEZ aide donc ses parents dans leur importante activité de renseignements et d’aide aux aviateurs alliés abattus au-dessus de la région. Mais le 4 novembre 1943, sa mère est arrêtée par la Gestapo à ALENCON tandis que son père, menacé, doit entrer dans la clandestinité. Déportée le 18 avril 1944 à RAVENSBRÜCK, sa mère retrouvera la liberté au printemps 1945. Début 1944, Jacques est quant à lui camouflé par son père dans une ferme à FLEURY LA FORET (27).
Après-guerre, ses parents, auréolés de gloire (c’est son père qui a pris aux Allemands puis transmis aux services britanniques les plans du Mur de l’Atlantique), n’ont pas souhaité faire valider ses titres de combattant volontaire de la Résistance auprès des services de l’Etat mais l’intéressé a toutefois obtenu en mars 1948, un certificat d’appartenance délivré par Léonard GILLES, Président du comité départemental de la Résistance du Calvados et une carte nominative attribuée par la Résistance du Calvados.
En septembre 1947, il s’engage dans l’Armée de l’Air ; il y restera jusqu’en 1958, date à laquelle il sera réformé pour une invalidité de 65%. Après une reconversion, il entame dès 1959 une carrière civile qu’il terminera en 1983 en qualité de délégué au développement industriel pour les établissements de l’Ouest au sein de Thomson CSF Téléphone.
Toute sa vie, il gardera une volonté de transmettre la mémoire de la Résistance normande, préserver l’héritage du Premier Résistant de France et inculquer aux jeunes générations « une certaine idée de la France ». Le 21 avril 1978, l’intéressé est nommé membre d’honneur de l’Association des anciens de la Compagnie Scamaroni, en raison de ses services méritoires.
En 1985, il adhère à l’Association « Présence du Gaulliste de Basse-Normandie » et devient le 27 septembre 1986 le président de l’Association « Présence du Gaulliste du Calvados ». En janvier 1989, l’Association qu’il préside devient « Présence du gaullisme de Basse-Normandie » (elle deviendra par la suite le comité « Fidélité gaulliste de Basse-Normandie »).
Dès le début de sa présidence, il œuvre pour l’édification d’une croix de Lorraine sur le rivage qui a vu le débarquement du Chef de la France Libre le 14 juin 1944. Grâce à sa force de conviction, son talent et sa pugnacité, cette croix sera finalement inaugurée le 16 juin 1990 en présence notamment de l’Amiral Philippe de GAULLE, M. Pierre MESSMER, M. Maurice SCHUMANN, M. Raymond TRIBOULET et M. Jacques CHIRAC.
Depuis cette date, il a soigneusement organisé tous les 14 juin, une cérémonie commémorative au pied de la croix de Lorraine de COURSEULLES/GRAYE-SUR-MER afin de célébrer le retour de la République sur le sol métropolitain. La même année, il inaugure à Caen une stèle à l’effigie du Général de GAULLE et sera, depuis cette date, l’artisan des célébrations commémoratives caennaises marquant d’une part, l’Appel du Général de GAULLE à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l’ennemi, chaque 18 juin et, d’autre part, le décès du Général de GAULLE chaque 9 novembre.
Le 14 juin 2018, au pied de notre croix de Lorraine et en présence de Laurent de GAULLE, petit neveu du Général, j’ai eu l’honneur de lui remettre la médaille du Tourisme au titre de sa contribution majeure au tourisme de mémoire en Normandie.
Par ailleurs soucieux de la transmission de la mémoire gaullienne auprès des plus jeunes, il est à l’initiative de plusieurs actions pédagogiques au profit des scolaires et sera nommé en 201, membre du jury départemental du Calvados du concours national de la Résistance et de la déportation.
Egalement impliqué dans la vie locale à OUISTREHAM, il sera Conseiller municipal de la commune durant 15 années.
Gardien et passeur de mémoire, Jacques DUCHEZ a considérablement contribué à l’enrichissement du patrimoine mémoriel de pierre au sein de l’espace historique de la Bataille de Normandie et à une meilleure connaissance de l’histoire de la Résistance normande dans le Débarquement ; son engagement patriotique particulièrement précoce et son œuvre mémorielle et associative témoignent de son attachement viscéral au Général de GAULLE et à sa certaine idée de la France.
Le comité Fidélité Gaulliste de Normandie salue aujourd’hui son action et sa passion de servir.
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Photo prise à l’occasion d’une cérémonie commémorative du 9 juillet 1944 à Caen (crédit François Decaen)
Photo prise à l’occasion de la cérémonie du 18 juin 2017 à Caen, l’intéressé est le 4e en partant de la gauche (crédit Benoît Verel)
Photo prise lors de la remise des prix du CNRD à la Préfecture du Calvados le 27 juin 2017 (crédit Benoît Verel)
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