La cérémonie commémorative organisée au pied de notre croix de Lorraine de Graye/Courseulles, le vendredi 14 juin 2024, afin de célébrer le retour du Général de Gaulle et de ses Compagnons, et à travers eux, celui de l’Etat légitime et républicain, a constitué un temps fort du 80e anniversaire du Débarquement et de la bataille de Normandie. Suivie par une nombreuse assistance, constituée notamment de lycéens, collégiens et écoliers, la manifestation était empreinte d’une grande ferveur.

A cet égard, la présence de M. Gérard Larcher, Président du Sénat et d’une importante délégation de sénateurs et anciens sénateurs, membres de l’Amicale Gaulliste du Sénat, emmenée par le Président Dominique de Legge, a participé à l’éclat de la cérémonie tournée vers la transmission des valeurs portées par l’héritage gaulliste aux nombreux scolaires venus avec leurs enseignants.

Aux côtés des autorités départementales et locales venues en nombre, Mme  Irène Mboukou Kimbatsa, Ministre des affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire de la République du Congo, Mme Marie-Claire Hettier de Boislambert, veuve de Claude Hettier de Boislambert, M. le Général d’armée (2S) Bruno Cuche, ancien chef d’état-major de l’Armée de Terre, M. Antoine Broussy, Directeur de la Fondation Charles de Gaulle, M. Patrick Sandevoir, Président de l’Association nationale des membres de l’Ordre national du Mérite, M. Nicolas Germain, Président des Vendredi de la Colline et M. Nassim Levy, Président des communautés israélites de Normandie, nous faisaient l’honneur de leur présence.

Sous la conduite de nos deux maitres de cérémonie, Rémi Simon pour les commentaires et Patrice Hébuterne pour le protocole, la manifestation a débuté par un lever des couleurs effectué par deux élèves de Bayeux, sous la conduite de notre Compagnon Thierry Sokoloff. En hommage à l’Amiral Philippe de Gaulle qui nous a quitté en mars dernier, le drapeau qui a été hissé à cette occasion était celui qui flottait le 16 juin 1990 lors de l’inauguration de notre croix de Lorraine par ce dernier. Un symbole fort et émouvant.

Au cours de son intervention tournée essentiellement vers la jeunes présents, engagés dans le cadre du rallye mémoriel « Sur les pas du Général de Gaulle » organisé par le Trinôme académique et le comité Fidélité Gaulliste de Normandie, ainsi que les élèves de l’école Pat Moore de Graye-sur-Mer, le Président Franck Leconte a évoqué la symbolique de cette croix de Lorraine et la place si singulière occupée par la journée historique du 14 juin 1944 dans l’épopée gaullienne et par là, son impact quant à la place de la France durant la Victoire de 1945 et l’après-guerre.

Franck Leconte n’a par ailleurs pas manqué de saluer la présence du Président Gérard Larcher, « justifiée à double titre par sa normandité et son attachement aux valeurs du Gaullisme ».  Il a également remercié de sa participation Mme Irène Mboukou Kimbatsa, Ministre de la République du Congo, « en rappelant l’importance de l’Afrique équatoriale française, et tout spécialement de Brazzaville dans la construction de la France Libre et dont la présence à nos côtés nous permet de témoigner une nouvelle fois notre gratitude aux vaillants Tirailleurs qui furent de tous les combats de la France Libre puis de la France combattante jusqu’à la Victoire ».

Le vibrant discours prononcé par le Président Gérard Larcher est quant à lui repris in extenso à la fin de cette communication.

Après ces deux interventions et avant que ne commence la phase de l’hommage aux Morts, un très émouvant chant des Partisans a été interprété à la cornemuse par les pipers emmenés par Bruno Marie. Moment d’émotion largement apprécié par le public.

Avec les très nombreuses gerbes et croix déposées par les personnalités, le pied de notre croix de Lorraine a rarement été autant garni de fleurs ; les personnalités suivantes ont déposé successivement une gerbe :

  • Franck Leconte et Jacqueline Baruffolo, au nom de Fidélité Gaulliste de Normandie ;
  • Brigitte Brière, Présidente de la délégation de la Seine-Maritime de la Fondation de la France Libre ;
  • Bernard Houteer et Christian Mittaux, pour la section du Calvados de la Société d’entraide des membres de la Légion d’Honneur ;
  • Patrick Sandevoir et Michel Cours-Mach, respectivement Président national et Président départemental du Calvados de l’Association nationale des membres de l’Ordre national du Mérite ;
  • Patrick Thomines, Conseiller départemental et Maire de Colleville-sur-Mer, représentant Jean Quétier, Président du comité du Débarquement ;
  • Christophe Bayard, Secrétaire général de la Fondation de la France Libre et le Général d’armée (2S) Bruno Cuche;
  • Alexandre Berty, Maire de Saint-Aubin-sur-Mer ;
  • Françoise Jean-Pierre, représentant Patrick Gomont, Maire de Bayeux ;
  • Morgan Taillebosq, représentant Joël Bruneau, Maire de Caen ;
  • Michel Patard-Legendre, Maire d’Ifs ;
  • Conjointement, Hubert Delalande et Daniel Guérin, respectivement Maires de Bény-sur-Mer et de Reviers ;
  • Cédric Nouvelot, Conseiller régional représentant Hervé Morin, Président de la Région Normandie ;
  • Dominique de Legge, Sénateur d’Ile-et-Vilaine, Président de l’Amicale Gaulliste du Sénat ;
  • Sonia de la Provôté, Sénatrice du Calvados ;
  • Pascal Allizard, Sénateur du Calvados ;
  • Conjointement, Anne-Marie Philippeaux, Maire de Courseulles-sur-Mer et Pascal Thiberge, Maire de Graye-sur-Mer ;
  • Irène Mboukou Kimbatsa, Ministre des affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire de la République du Congo ;
  • Stéphane Bredin, Préfet du Calvados ;
  • et Gérard Larcher, Président du Sénat.

Durant le salut des personnalités aux 32 porte-drapeaux présents, dont Yann Vaugeois et Hadrien Haguiephal, porte-drapeaux de Fidélité Gaulliste de Normandie, ainsi qu’aux musiciens de la fanfare de Courseulles, invités, Compagnons, enseignants et élèves, les pipers ont interprété « Highland Cathedral », morceau populaire écossais, en guise de clin d’œil au major écossais Louis Sanderson, qui avait piloté avec sa jeep « Alice » le Général de Gaulle durant sa visite normande du 14 juin 1944.

A l’issue de cette manifestation exceptionnelle, M. Pascal Thiberge, Maire de Graye-sur-Mer, recevait autour d’un buffet les participants à la salle de la Ruche et c’est à bord d’une jeep Willy’s généreusement mise à disposition par un habitant de Graye-sur-Mer que le Président Gérard Larcher a effectué le trajet entre le site de la croix de Lorraine et la salle de la Ruche.

Le comité Fidélité Gaulliste de Normandie remercie chaleureusement les différents partenaires qui ont été associés à l’organisation de cette manifestation, laquelle a reçu le label Etat « 80e anniversaire du Débarquement de Normandie », à savoir les mairies de Courseulles-sur-Mer et de Graye-sur-Mer, la fanfare de Courseulles-sur-Mer et les pipers, la Compagnie de gendarmerie de Bayeux et la Brigade de Courseulles, l’Amicale gaulliste du Sénat et tout particulièrement, sa secrétaire, Valérie de Menou, sans oublier les fidèles Compagnons qui ont joué un rôle actif dans la préparation et le déroulement de cette manifestation qui restera dans les mémoires des participants.

Discours prononcé par M. Gérard Larcher, Président du Sénat

« Monsieur le Maire de Graye-sur-Mer,

Madame le Maire de Courseulles-sur-Mer,

Monsieur le Préfet,

Monsieur le Président de l’Amicale gaulliste du Sénat,

Madame la ministre des affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire de la République du Congo Brazzaville,

Mon Général,

Monsieur le Président de Fidélité Gaulliste de Normandie,

Mesdames et Messieurs les conseillers régionaux et départementaux,

Mesdames et Messieurs les Maires,

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs les enseignants,

Chers lycéens, collégiens et écoliers,

Mesdames et Messieurs,

Chère Madame Marie-Claire Hettier de Boislambert,

Je souhaite vous dire combien je suis heureux de partager ce moment avec les collègues de l’Amicale gaulliste du Sénat qui portent les valeurs transmises par l’exemple, l’héritage du Général pour aujourd’hui et pour demain.

Je suis une fois encore ému d’être ici, à Graye-sur-Mer, car ce lieu est un des lieux majeurs de la renaissance de la France et de sa souveraineté.

Il est impossible d’évoquer l’arrivée du Général de Gaulle sur cette plage, sans nous souvenir des jours qui l’ont précédée.

Des jours qui sont à l’image du combat inlassable du Général pour que la voix de la France soit toujours présente au sein du concert des nations, du 18 juin 1940, en passant par le discours de Brazzaville, le 30 janvier 1944 – Brazzaville où j’ai eu l’occasion de me rendre en mars dernier -, en passant par la venue du Général, ici-même, et par le 25 août 1944 lors de la Libération de Paris.

Combat face au président Roosevelt, au Premier ministre britannique qui le tient volontairement à l’écart de la préparation du Débarquement du 6 juin. « Nous nous sommes affrontés rudement », témoignait Charles de Gaulle (C’était De Gaulle, Alain Peyrefitte).

Jusqu’au dernier moment, Winston Churchill et le général Eisenhower ignorent si le général acceptera de prononcer son discours sur la BBC, un discours pourtant vital pour la Bataille de Normandie. Finalement, Charles de Gaulle annonce, depuis Londres, à la BBC, aux Français que « la bataille suprême est engagée ! » Et que « Bien entendu, c’est la bataille de France et c’est la bataille de la France ! ».

Cette intervention se situait dans le prolongement de l’appel du 18 juin 1940, et parachève le sursaut de la Résistance ouvert quatre ans auparavant.

***

 

Le gaullisme est toujours un appel, appel au sursaut malgré la défaite, appel à s’engager, appel à retrouver confiance en nous-mêmes, appel à construire la France de demain. C’est alors que le gaullisme demeure « une solution pour demain » ! A méditer en ces temps de perte de repères.

L’esprit du Gaullisme, c’est la Résistance et le courage, c’est le refus du renoncement dans la fidélité à nos valeurs, c’est tout simplement l’amour de la France. Il n’est pas inutile de le rappeler en ces temps d’incertitudes !

Le dirigeant de la France Libre se devait de poser le pied, ici-même, pour montrer que la République était de retour sur le sol de la Patrie. A son contact la France renaît et retrouve cette « Liberté chérie », reconquise de haute lutte, au prix du sang et des larmes. Image inébranlable à laquelle, dans le creux de la nuit les femmes et les hommes de la Résistance, se sont accrochés ; l’homme de liberté retrouve cette terre pour laquelle il a tant lutté.

Voilà la France restaurée, relevée, exaltée !

Ce 14 juin 1944, 4 ans jour pour jour après l’entrée des troupes allemandes à Paris, le Général de Gaulle embarque à bord du Torpilleur « La Combattante ». Il est accompagné du général Koenig et du contre-amiral Thierry d’Argenlieu. Il est accueilli par Maurice Schumann, arrivé le 6 juin, avec qui j’ai eu l’honneur de siéger au Sénat.

Le Général va fouler cette terre et renouer avec les Françaises et les Français : à Bayeux, à Isigny et à Grandcamp, il retissera ce lien charnel auquel il est si attaché.

Ce lien qu’il a entretenu à Londres, à Brazzaville et à Alger avec les femmes et les hommes de la France Libre, avec sa famille qui l’a soutenu tout au long de cette épreuve.

Et comment ne pas avoir une pensée aujourd’hui pour l’Amiral Philippe de Gaulle, qui nous a quittés le 12 mars dernier, et qui entretenait un lien si particulier avec la Normandie.

Son engagement, dès 1940, se concrétise en août 1944 lorsqu’il revient en France, à Utah Beach, avec son unité appartenant à la deuxième Division Blindée du Général Leclerc. Il a ensuite pris part aux combats menés notamment dans l’Orne, participé à la libération d’Alençon et d’Argentan.

L’Amiral de Gaulle, qui était Président d’honneur de notre amicale, était, par ailleurs, resté très attaché à la date du 14 juin 1944. Une date aussi importante que celle de l’appel du 18 juin 1940 à ses yeux, comme si la boucle était bouclée.

Il avait estimé que le meilleur hommage que l’on puisse rendre au général et à ses compagnons, c’est cette croix de Lorraine qu’il était venu inaugurer le 16 juin 1990.

La Croix de Lorraine c’est un symbole, celui de la France Libre, de la France qui ne se rend pas, du Général de Gaulle dans tous ses combats. C’est un symbole, celui d’une responsabilité immense, la dignité de la France au prix du sacrifice de ses fils.

Mais c’est aussi, de manière indissociable, un symbole d’espérance en l’avenir, de cette foi, celle-là même à laquelle sont restés arrimés les enfants de la France dans la lutte. Un phare sur le rivage, aujourd’hui devant nous qui en sommes les dépositaires.

Oui, c’est un symbole d’avenir puisque cette croix est porteuse de foi et d’espérance. Elle peut être considérée comme une source d’inspiration pour tous ceux qui veulent encore croire en la France et qui veulent continuer à écrire le récit national.

En 1990, sur cette plage, l’Amiral déclarait, et je le cite :

« Le souvenir du peuple aura établi sur notre sol national un réseau de monuments, entre tous cette Croix de Lorraine qui est devant nous demeurera parmi les plus émouvantes par tout ce qu’elle rappelle du passé, conforte dans le présent et inspire pour l’avenir. En réalité, elle marque un commencement d’une ère nouvelle dans l’histoire et la vie de la nation ».

Une ère nouvelle dans l’histoire de la nation va s’ouvrir, en effet, la France va renouer non seulement avec la liberté, mais avec sa grandeur !

C’est à Bayeux, où nous allons nous rendre, que s’est aussi joué le sort de la France, c’est là que Charles de Gaulle a rendu à notre pays ce qu’il avait perdu en juin 1940 : son indépendance, son honneur, un Etat digne de ce nom !

C’est cela que nous célébrons aujourd’hui à Graye-sur-Mer, puis à Bayeux !

Vive la République,

Vive la France. »

(Passez votre souris sur l’image et cliquez pour lancer le diaporama)

 

  • Crédits photographiques : Claude Marchetti.
Aller au contenu principal