Dans le cadre de l’année De GAULLE, la cérémonie caennaise du 11 novembre 2020, organisée en comité restreint du fait des conditions sanitaires, devant le monument aux Morts de la Place Foch, a été marquée par une tonalité gaullienne avec la lecture du discours prononcé par le Général de GAULLE à Radio Brazzaville le 11 novembre 1940.
Ce texte dédié au Maréchal FOCH et louant son courage, son sens du devoir et sa persévérance, exprime de façon antinomique, l’absence de telles valeurs chez un autre Maréchal de France, devenu Chef de l’Etat Français depuis le 11 juillet 1940 et acteur principal de la politique de collaboration avec l’ennemi.
Voici le texte de ce discours aux vifs accents lu par Franck LECONTE, au nom du comité Fidélité Gaulliste, au cours de cette belle prise d’armes :
« Maréchal Foch ! Vous dont le corps gît au Caveau des Invalides mais dont l’âme hante toujours les âmes des soldats français, aujourd’hui 11 novembre, un soldat français vient respectueusement vous faire son rapport.
Maréchal Foch ! Vous qui gagnâtes la guerre à force de l’avoir voulu, sachez-le : ceux qui étaient nos chefs ont renoncé à la victoire et nous ont ordonné de nous soumettre à l’ennemi.
Maréchal Foch ! Votre loyauté aussi bien que votre génie vous valurent et nous valurent cet honneur que vous fûtes choisi pour commander toutes les armées de tous les peuples alliés ou associés de la France. Hélas ! Apprenez-le : ceux qui étaient nos chefs nous ordonnèrent, en pleine bataille, de trahir nos Alliés.
Maréchal Foch ! Vous avez toujours enseigné et démontré que l’on n’a pas le droit de se rendre tant qu’il reste des moyens de lutter ; c’est ce qu’ont eu le courage de comprendre les Polonais, les Tchécoslovaques, les Belges, les Hollandais, les Norvégiens, les Luxembourgeois, tous les peuples, sans exception, dont le territoire national était aux mains de l’ennemi. Or, je dois vous le dire : ceux qui étaient nos chefs ont rendu l’épée de la France alors qu’il restait à la France un Empire de 60 millions d’hommes, gardé par 500 000 soldats, une aviation redoutable, une magnifique flotte intacte, des Alliés puissants et résolus.
Maréchal Foch ! Vous qui, pas une minute, n’avez cessé de faire face au Nord contre l’ennemi, il faut que vous n’ignoriez pas que ceux qui étaient nos chefs ordonnent aux troupes qui les suivent de se tourner vers le Sud, dans le même sens que l’ennemi, pour venir à bout des Français qui veulent se battre pour la France.
Maréchal Foch ! C’est un 11 novembre que vous avez fixé au front de la Patrie l’auréole de la Victoire. Eh bien ! C’est ce 11 novembre que ceux qui étaient nos chefs viennent de faire à l’ennemi le serment de collaboration.
Mais je n’ai pas à vous rendre compte que de ces choses infamantes, car il y a des soldats, il y a des Français qui, eux, n’y ont point souscrit ; il y a des Français, il y a des soldats qui, eux, prétendent les effacer. Nous sommes ces Français, ces soldats, nous les soldats français libres, et puisque ceux qui étaient nos chefs ont, par panique, vieillesse ou désespoir, renoncé à leur devoir, nous avons décidé, dans la honte et dans la douleur, de ne plus les reconnaître.
Nous avons décidé aussi, Monsieur le Maréchal, chef immortel que vous êtes, que nous suivrions votre exemple et nous vous obéirions, à vous. Nous suivons votre exemple, nous exécutons vos ordres, en refusant de jeter nos armes, en continuant de combattre, là où nous le pouvons et comme nous le pouvons, en remontant peu à peu l’abîme du désastre.
Si nous arrachons, morceau par morceau, l’Empire Français aux « collaborateurs » de l’ennemi, afin de le garder pour la France et d’y trouver des moyens de combat, si nous avons fait déjà rentrer dans la guerre le Tchad, le Cameroun, l’Oubangui, le Congo, nos colonies du Pacifique et, pas plus tard qu’hier le Gabon, c’est pour suivre votre exemple et exécuter vos ordres.
Loyalement unis, comme vous vouliez que les Français le soient aux Alliés que vous commandiez, rassemblant peu à peu toutes les terres françaises, nous ferons peser dans la guerre une épée chaque jour plus lourde, nous ferons que la Patrie ait sa part dans la Victoire et c’est nous qui lui rendrons son honneur, sa grandeur, son bonheur.
Monsieur le Maréchal ! Nous ferons simplement ce que vous avez commandé que des soldats devaient faire – je veux dire : notre devoir. »
(Crédit photo Benoît VEREL, préfecture du Calvados).
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