8 mai 2025, hommage au général Charles Ailleret

Le 8 mai 2025, à l’occasion du 80^e anniversaire de la Victoire de 1945, les Compagnons  étaient réunis à Ver-sur-Mer (14) à partir de 16h00 afin de rendre hommage à l’un des artisans de la Victoire, qui fut par ailleurs un proche collaborateur du Général durant la présidence gaullienne : le Général d’armée Charles Ailleret, inhumé dans le cimetière communal. Cette initiative prise par l’association Charles-Ailleret, présidée par sa petite-fille, Corinne Ailleret, l’association des musées America Gold Beach de Ver-sur-Mer, présidée par Jean-François Lecuziat et notre comité Fidélité Gaulliste de Normandie, comprenait une conférence suivie d’une cérémonie.

La conférence qui était donnée par le colonel (ER) Xavier Liffran, avait pour thème « Charles Ailleret, un combattant de la Liberté, du résistant déporté au stratège de la dissuasion » et a passionné un large auditoire, notamment composé de nombreux Verois. Corinne Ailleret se félicite d’avoir pu à cette occasion transmettre aux habitants de Ver ce qu’elle considère comme étant une partie de leur histoire afin qu’ils puissent se l’approprier et qu’ensemble ils n’oublient pas les combats majeurs auxquels nos aïeux ont dû se livrer pour que nous puissions vivre en paix.

Au cours de la cérémonie d’hommage qui a été ensuite organisée devant la tombe de la famille Ailleret, le Président Franck Leconte a prononcé une discours d’accueil au cours duquel il a indiqué « qu’aujourd’hui, 8 mai 2025, alors que partout en France, était célébré le 80^e anniversaire de la Victoire de 1945, les Compagnons de Fidélité Gaulliste de Normandie ont souhaité se rassembler devant la tombe du général d’armée Charles Ailleret ».

Il a aussi ajouté « qu’aux yeux des Compagnons, cela fait sens d’honorer et particulièrement en ce jour, l’un de ceux qui ont rejoint le Général de Gaulle dans son combat pour la France et la dignité de l’Homme » et souligné « qu’en tournant le dos à la facilité, au défaitisme, au fatalisme, Charles Ailleret n’aura eu de cesse d’incarner la France de toujours en s’engageant dans une lutte implacable contre l’Occupant et ses sbires de Vichy. »

A l’issue, le lieutenant-colonel (ER) Claude Marchetti, délégué départemental du Calvados de La Saint-Cyrienne, a donné lecture du message suivant émanant du Général d’armée (2S) Bruno Cuche, retenu par des obligations hors du département ce jour-là :

« Chers Compagnons de « Fidélité Gaulliste » et vous tous qui êtes réunis en ce 8 mai 2025 à Ver-sur-Mer autour de la tombe d’un illustre français, d’un grand soldat et d’un gaulliste de toujours, je souhaite m’associer à cette commémoration et vous dire mon profond regret de ne pas me trouver parmi vous en ces circonstances.

Tout a sans doute déjà été dit aujourd’hui sur celui qui fût à mes yeux le plus grand CEMA de la seconde moitié du vingtième siècle. Ainsi, je me contenterai de revenir brièvement sur quatre événements marquants de sa très riche vie d’officier, chacun ponctuant un moment vital ou tragique de la vie de la Nation.

S’il ne fût pas parmi les tout premiers à rejoindre le Chef de la France Libre dès 1940, il le fit un peu plus tard avec un courage, un sens de l’engagement et des responsabilités hors du commun. Chef du secteur Nord de l’O.R.A, il s’exposera et exercera pleinement son commandement jusqu’à être arrêté puis déporté à BUCHENWALD où il côtoiera Edmond MICHELET et l’un de ses lointains successeurs au poste de CEMA, le Général d’armée Claude VANBREMEESH. De là date son engagement auprès du Général de GAULLE. Il ne se démentira jamais.

Plus tard, lors des moments les plus tragiques et les plus sinistres de la guerre d’Algérie, qui vit l’Armée se déchirer et certains entrer en rébellion contre le Chef de l’Etat, il sut, avec lucidité, fermeté mais aussi humanité, s’opposer à ce vent de révolte. Il savait alors, comme le Général de GAULLE, que les destinées de la France et de l’Algérie ne pouvaient être communes ou confondues. L’avenir allait lui donner entièrement raison. L’actualité particulièrement tendue entre les deux pays le confirme sans ambiguïté.

Enfin les deux derniers événements sont étroitement liés : lorsque le Général de GAULLE décide de doter la France de l’arme nucléaire et par là même de lui assurer sa pleine indépendance dans le domaine de la défense, c’est bien le Général AILLERET qui doit gérer le délicat retrait de la France du commandement militaire de l’OTAN et par voie de conséquence le départ des troupes américaines stationnées sur le territoire métropolitain. A ce titre, on peut considérer que le Général AILLERET est bien l’un des promoteurs et pères de la dissuasion française.

On mesure tout particulièrement aujourd’hui, dans la situation géopolitique imprévisible et déstabilisante que nous traversons, la sagacité et l’acuité de telles décisions : le brusque renversement d’alliance des Etats-Unis laisse certains en Europe presque totalement démunis tandis que la France possède une voix écoutée et crédible dans un dialogue rénové sur la dissuasion nucléaire avec ses partenaires européens.

En conclusion, en ma double qualité de membre de « Fidélité Gaulliste » et d’ancien CEMAT, je tiens à féliciter et à remercier notre Président, Franck LECONTE, pour cette très heureuse initiative en ce 8 mai 2025. Je me permets de lui proposer, en ce jour anniversaire de la Victoire, que le Général d’armée AILLERET soit nommé, à titre posthume, membre d’honneur de notre association. Sa fidélité au Général de GAULLE n’a jamais été prise en défaut. Il demeure 57 ans après sa disparition tragique un exemple pour chacun d’entre nous. »

            Général d’armée (2S) Bruno CUCHE

Fidélité Gaulliste

  Ancien CEMAT 

Les Compagnons de Fidélité Gaulliste de Normandie expriment leur vive reconnaissance au Général d’armée Charles Ailleret, a fortiori dans le contexte géopolitique actuel où les faits donnent implacablement raison à ses options politiques et stratégiques.

Prenons l’engagement de défendre, de préserver et de transmettre l’héritage moral et civique du Général Charles Ailleret.

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• Crédits photographiques : Claude Marchetti.